Chrétien de Troyes, Cligès, éd. Charles Mela et Olivier Collet, Paris, Le Livre de Poche, 1994. est connu pour être un animal solaire incarnant les valeurs positives: la cest aussi parce que le merveilleux simultanément saffaiblit. On peut goûter le repos en forêt de Paimpont. Et se laisser porter par lespoir dune rencontre avec Merlin lEnchanteur ou la fée Viviane. Yvain ou le chevalier au lion Chrétien de Troyes roman du XIIè siècle travail réalisé par la classe de 5è1 Mme Leroy, Mme Zozor 2014-2015 Yvain a vu la dame en deuil et vivement touchée de la perte de son époux ; ses gens ont voulu chercher Yvain pour venger leur seigneur. C EST A MOUR qui lui inspire ce désir, en prenant son cœur, alors quil est à la fenêtre ; mais ce désir fait le désespoir dYvain, car il ne peut croire ni imaginer quil puisse se réaliser ; et il dit : Je suis fou de désirer ce que je nobtiendrai jamais. Je lui ai blessé son mari à mort et je prétends faire la paix avec elle! Par ma foi, cette pensée nest pas raisonnable, car elle me hait actuellement plus quaucun être au monde, et cest à bon droit. Je dis bien actuellement, car souvent femme varie. Peut-être changera-t-elle bientôt de sentiment. Peut-être? Mieux vaut dire sûrement! Je suis bien fou de men désespérer. Dieu lui donne de changer bientôt! Car il me faut rester en son pouvoir à tout jamais : ainsi en a décidé Amour. Celui qui naccueille pas de bon gré Amour dès quil la pris au piège commet félonie et trahison, et je déclare, lentende qui veut, quil ne mérite aucune joie. Mais ce nest pas ce qui me fera abandonner : jaimerai toujours mon ennemie, car je ne dois pas la haïr, si je ne veux pas trahir Amour. Et elle, doit-elle me donner le nom dami? Oui, assurément, puisque je laime. Et si je lappelle mon ennemie, cest quelle me hait, et à bon droit, puisque je lui ai tué lhomme quelle aimait. Alors, je suis son ennemi? Mais non, assurément, puisque je laime. Jai grand chagrin pour ses beaux cheveux jamais je naimais rien autant qui reluisent plus que lor fin ; jenrage quand je la vois les tirer et les arracher, et jamais les larmes qui coulent de ses yeux ne sèchent. Bien quils soient pleins de larmes qui ruissellent sans fin, ce sont les plus beaux yeux du monde. Je mafflige de la voir pleurer, et rien ne me cause plus de désespoir que de la voir déchirer son visage, qui ne la pas mérité. Car je nen vis jamais de si bien dessiné, de si frais ; et quel teint! Mais ce qui me crève le cœur plus que tout, cest quelle est ennemie de sa propre personne. Et pourtant, quelque acharnement quelle mette à sabîmer, nul cristal, nulle glace ne furent si clairs ni si polis! Ciel! pourquoi fait-elle la folie de se blesser comme elle le fait? Pourquoi tord-elle ses belles mains, frappe-t-elle, déchire-t-elle sa poitrine? Ne serait-elle pas divine à regarder si elle était joyeuse, quand, dans le désespoir, elle est si belle? Oui, je puis le jurer : jamais Nature ne se fit tant prodigue de beauté, et elle y a même dépassé la mesure ; à moins quelle ny soit pour rien. Mais comment serait-ce possible? Doù serait venue si grande beauté? Cest Dieu qui la créa de ses propres mains, pour ébahir Nature. Elle pourrait consumer tout son temps à limiter ; et Dieu lui-même, sil voulait sen donner la peine, ne pourrait y parvenir, et ne pourrait recommencer pareil chef-dœuvre, quelque peine quil y mît. Vers 1427-1510.-Assurément, dame, je ne laurais pas dit à linstant, 6732 La scène demeure ainsi fondamentalement ambiguë par le mélange 11. Relevez, dans les deux discours dYvain et de Gauvain, les comparatifs et les superlatifs. Quelle attitude adopte chaque chevalier vis-à-vis de lautre? 53La versification, par la répartition des accents quelle impose, permet dillustrer ici une intonation remarquable. La mise en valeur du vous du vers 73 par le contre rejet qui lisole à la rime, ainsi que lenjambement des vers 84-85 qui souligne le mot ma dame, rendent bien dans le premier cas lélévation de la voix et laccent rageur du sénéchal et dans le second cas semblent évoquer un geste. On retrouve la même chose à plusieurs reprises : 680 Monté plus haut que Calogrenant, Yvain tombe aussi plus bas. Dans la crise de démence qui ouvre la troisième partie, le héros devient un homme sauvage anonyme et privé de raison, proche de la bête brute, chasseur mais non pas chevalier. 1 Redevenu sain desprit, il retrouve son identité dYvain, le fils du roi Urien, et redevient preux chevalier puisquil repousse et soumet presque à lui tout seul le comte Alier et son armée. Mais lorsque ses pas le ramènent à la fontaine, il sombre à nouveau dans une forme de folie qui le fait tomber de cheval et lui fait perdre son épée. 2 Il revient à la fontaine le lendemain où il triomphe dun sénéchal félon ; il y retrouve aussi sa dame : il lui déclare son amour et redevient ainsi chevalier courtois. Bien que nul ne le reconnaisse, le narrateur rappelle quil est Yvain, seigneur de Landuc. 3 Le héros, quant à lui, ne veut plus être nommé que le Chevalier au lion. Cest le point daboutissement dune transformation progressive, entamée dans la phase 1 et qui le fait accéder au statut de saint chevalier, combattant du bien contre les forces du mal. Pour souligner laccès à ce nouveau degré sur léchelle de la chevalerie, un nouveau personnage double, la cadette de la Noire Épine relayée par une jeune fille anonyme, part de la Cour dans une quête qui la conduit à la fontaine, où elle retrouve la trace du Chevalier au lion 81. Il est commode de conserver le mot vilain pour désigner le personnage rencontré par Calogrenant, comme le font du reste beaucoup de critiques T. Hunt op. Cit, quant à lui, utilise le mot herdsman gardien de troupeau, sans doute plus commode dans sa langue que lexpression qui le traduit dans la nôtre. Cest cette dernière expression que nous conserverons néanmoins à cause de son objectivité, tout en signalant bien quelle ne saurait être utilisée dans la traduction. Nous traiterons du problème que pose cette traduction à la fin de cette étude. Yvain ou le chevalier au lion, de Chrétien de Troyes, est un récit Ajoutant à ce rôle davocate celui dhuissière, Lunete peut maintenant présenter Yvain à sa future épouse, non sans lavoir habilement préparé.-Cette indistinction revient à mêler le chieucre et le fiel v. 1405, la suyë et le miel v. 1406, etc, comme nous lavons vu. Dans les romans de chevalerie, les paysans sont bien peu représentés :
Resumé du livre : Yvain ou le chevalier au Lion-Français, Cinquième-Dans les huit enluminures de l Yvain presque toutes à plusieurs Ki peüssent gloser la lettre E de lur sen le surplus mettre. Produite pour lessentiel entre 1170 et 1185, lœuvre de Chrétien de Troyes, clerc au service de la cour de Champagne, marque un tournant décisif dans la production littéraire de lépoque. Michel Zink en rappelle les origines du début à 29:29 : la mise en roman, cet acte de traduction qui a donné naissance à un genre littéraire à part entière, permet dabord la création dune grande geste historique, dont on peut reconstituer le parcours, allant des Troyens Roman de Troie, Roman dEnéas à la glorification dHenri II Plantagenêt Wace, Roman de Rou, en passant par les Grecs Roman de Thèbes et les Anglo-Normands Wace, Roman de Brut. Vingt ans après Wace, traducteur de Geoffroy de Monmouth Historia Regum Brittaniae, Chrétien de Troyes opère un changement de trajectoire, passant de la matière de Rome à la matière de Bretagne 1, des récits historiques et dynastiques au roman consacré à un seul personnage principal. Si Chrétien de Troyes ninvente pas la figure dArthur, roi mi-légendaire, mi-historique apparu avec Geoffroy de Monmouth et Wace, il en développe le potentiel littéraire et le met, si lon peut dire, à la mode, inaugurant par là-même le genre du roman de chevalerie texte 6, de 01:01:59 à 01:04:44. Il y eut une foule de gens de haute noblesse, et lallégresse et la joie y furent grandes, plus que je ne pourrais le dire, même en prenant mon temps ; mieux vaut donc marrêter que de poursuivre.
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